Mais cette tendance a des impacts
Ce mouvement de sous-traitance a eu des impacts considérables. La France, comme d’autre pays occidentaux, a subi une désindustrialisation massive et une perte de savoir-faire. La part de l’industrie dans le PIB Français a chuté de moitié entre 1970 et aujourd’hui. Les usines restées localement se limitent aux opérations d’assemblage, les pièces et modules étant produits et sourcés depuis des pays dits LCC (Low Cost Countries) dont la Chine. Il en résulte trop souvent des schémas d’approvisionnement très complexes à gérer pour les opérations. Des difficultés récurrentes apparaissent par exemple au moment du développement des prototypes, dans la maitrise les délais, pour mettre en œuvre des contrôles qualité ou encore pour assurer la disponibilité des stocks… Et bien sûr c’est sans compter l’impact écologique du transport de ces pièces, en avion ou en bateau par container depuis l’Asie vers L’Europe. Trop rarement, le calcul de l’empreinte carbone oriente les décisions sur les schémas industriels et supply chain. C’est au final le facteur COÛT qui fait la décision !
Quand la Chine tousse…
Cette crise sanitaire partie de Chine a révélé les faiblesses des schémas industriels et supply chain globalisés mis en place depuis cette décennie. La Chine s’arrête et toute la chaîne s’arrête : arrêt des productions, rupture d’appro de pièces- produits critiques, … On découvre que peu de plan de continuité sont prévus localement, que des médicaments ou du matériel médical clés pour la santé publique sont sourcés depuis la Chine. Que dire des industries d’assemblage et des distributeurs spécialisés qui avaient fait de la Chine leur première zone de sourcing stratégique. Notre exposition et notre niveau de dépendance à la Chine sont apparus de manière criante à l’occasion de cette crise.
Des enseignements à tirer de cette crise
La sortie de cette crise va ouvrir et accélérer de nouveaux champs de réflexion. Des enjeux de relocalisation industrielle vont se poser pour réduire la dépendance industrielle, faciliter la continuité d’activité en cas de nouvelle crise, garantir la disponibilité de pièces ou des composants critiques (en premier lieu pour la médecine) et prendre en compte les impacts écologiques. Elle permettra également de simplifier et sécuriser les schémas d’approvisionnement.
Au-delà des aspects stratégiques, la relocalisation industrielle devra s’accompagner d’automatisation (usines 4.0, RPA, …) pour compenser le surcoût de main d’œuvre ce qui permettra de relancer l’innovation, les investissements industriels et la réappropriation des savoir-faire industriels.
Il faudra travailler des scénarios de sourcing mixant du local et du global, développer des partenariats avec des fournisseurs locaux (à l’image de ce que fait déjà Lidl dans le retail alimentaire), favoriser l’innovation technologique dans les usines, envisager des cycles courts, et prendre en compte l’empreinte carbone dans les choix de nouveaux schémas.
Il y aura des résistances au changement, une tendance à vouloir revenir aux modèles d’avant, mais les industries et les distributeurs devront in fine changer car les clients vont changer. Ils seront plus sensibles encore au « made in France » et cela dans tous les secteurs d’activité.
Dans les prochaines semaines, nous partagerons nos convictions sur les bonnes pratiques opérationnelles à mettre en place pour préparer la sortie de crise et les questions à se poser pour construire les modèles Supply Chain de demain.
N’hésitez pas à nous contacter si vous souhaitez échanger avec nous sur ces sujets !
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